HOME | DD

BlueSand-Tiger — Fauste et Cameri

Published: 2009-03-23 18:43:28 +0000 UTC; Views: 1521; Favourites: 10; Downloads: 29
Redirect to original
Description Two people i'm not used to draw both. I'm still working on another version.

Fauste et Cameri, pour ceux qui connaissent l'histoire pas de panique ce n'est pas de la romance entre ces deux là mais une image pour illustrer un chapitre que j'ai repris. Dans ce chapitre, alors qu'elle n'est pas encore remise Cameri emmene Fauste au sommet de l'Anachron pour la convaincre de rester... simple stratégie.
Je travaille sur une deuxieme version où l'on verra mieux leur visage.




Edit: Un extrait de ce passage. ( Après l'arrivée de Fauste quand Cameri monte demander des explications à Loukas et Eylis.



– Du nouveau concernant le contenu des CD ? Demanda Cameri.
– Oui, j’ai terminé, annonça Eylis. Ce n’est pas l’ambassade qui tenait Ircadès et il ne s’agit pas non plus d’un accord quelconque. L’ambassade a regroupé et entassé le peuple de Déréa là-bas, Ircadès les a ensuite attaqué et en a prit le contrôle.
– Pourquoi ?
– Pour les protéger, d’après Feirn.
– Tu plaisantes ? Ricana Lou.
– Non. Il semblerait qu’elle ait tenté de protéger ce qu’ils portaient en eux, une mémoire. Quand certains ont commencé à mourir, Ircadès s’est mis à les remplacer ce qui explique les récentes disparitions inexpliquées.
– La mémoire de quoi ? Interrogea Cameri. Et comme cet Auguste Feirn en a-t-il eu connaissance.
– Feirn n’en dit pas d’avantage, réondit Eylis en haussant les éaules. Comment ça va en bas ?
– Oh, ça devrait aller pour l’instant mais ça ne durera pas ce serait trop beau.
– Tu dois commencer a en avoir marre que l’Anachron soit sans dessus dessous, soupira Eylis.
– Est-ce que j’ai le choix...réondit Cameri en rigolant.
Mais son rire mourru aussiLe passeur se rendit soudain compte que Loukas le fixait avec un drôle d’air. Un air qu’il ne lui avait encore jamais vu, ses yeux écarlates semblaient le transpercer et, pour le coup, ils avaient vraiment la couleur du sang. Un frisson le parcouru, ce n’était pas du tout un regard humain.
– Quoi ? Pourquoi tu me regardes comme ça Loukas ? Ne t’avises pas d’essayer un de tes trucs de waherlïn sur moi, je te préviens !
Eylis surprise se tourna vers les deux hommes puis observa Lou. Le waherlïn souriait mais il avait un regard soupçonneux qui semblait mettre Cameri mal à l’aise.
– Je me disais seulement que tu poses beaucoup de questions mais jamais sur ta malédiction…Tu aurais pourtant toutes les raisons de le faire, fit remarquer Lou.
– « Réunir et lier » c’est mon travail, récita Cameri. Ce sont aussi les dernières directives de mon père. Lui et ses aïeux n’ont pas pu survivre à la malédiction car vous n’étiez pas là.
– Nous ? demanda Eylis.
– Je ne parle pas spécialement de toi, Eylis, précisa Cameri pour ne pas mettre Lou en mauvaise posture. Je parle d’Arkhel et de Fauste, des enfants frontières…
– Et tu sais qui réunir exactement ? demanda Lou l’air amusé.
– Pas vraiment mais un arrivant en entraîne un autre et au final, certaines personnes restent.
– Tu te fies donc à ta bonne étoile ?
– C’est tout ce que j’ai.
– Non. Tu m’as moi.
Eylis trouva Lou bien prétentieux tout à coup. Il ne semblait plus vraiment être lui-même, Cameri devait avoir raison c’était un truc de waherlïn.
– Parce que ta base de donnée fonctionne ? assena le passeur.
– Non, reconnut Lou maussade. Mais elle aurait pu et à aucun moment tu n’as cherché à savoir ce que je pouvais te révéler.
– « Réunir et lier » Loukas, récita une fois de plus Cameri. Pour ça je n’ai pas besoin de comprendre la
malédiction.
– Tu as sacrement confiance en toi.
– C’est ma seule arme. Mais tu te trompes, j’ai conscience de l’étendu de ton savoir et justement je venais te demander un service.
– Je te le dois bien.
–Réunir, c’est pas très difficile, mais lier.... J’ai besoin de toi pour qu’Arkhel et Fauste se réconcilient.
Le waherlïn haussa les sourcils, abandonnant cet air suffisant et prétentieux qui intriguait Eylis, il s’esclaffa de rire.
– Tu me demandes à moi comment les réconcilier ? A moi ?
– Qu’ y a-t-il de si drôle ? Tu les connais mieux que quiconque ici, tu les a connu avant, tu es exactement la personne qu’il me faut.
– Je te ferai remarquer qu’ils menacent tous les deux de me tuer à tout bout de champs…
– Tu me dis que je ne poses pas de questions sur ma malédiction, je viens pourtant de t’en soumette une...
Loukas se rassit plus sérieusement et croisa les bras. Comment allait-il se sortir de ce traquenard ?
– Aucun d’eux ne voudra me dire quoique ce soit et tu sais pourquoi ? Parce qu’ils souffrent.
– Lou, Cameri souffre lui aussi, ne recommence pas à être désagréable, protesta Eylis.
Lou se leva et se mit à faire les cents pas, il était furieux mais comment leur faire comprendre qu’il ne pouvait pas intervenir ? Tout à coup il s’immobilisa, agacé et le regard sombre. D’une rapidité surprenante, il vint effleurer Cameri de sa main gauche. De sa main droite, il effleura ensuite encore plus légèrement la jeune femme. Eylis gémit et tomba sur le matelas une main sur son cœur et Cameri chancela. Loukas se contenta de porter une main à son front.
– Qu’ est-ce que c’était ? Parvint à demander Cameri au bout de quelques instants.
– J’ai l’impression qu’on m’a arraché quelque chose, dit Eylis d’une voix étranglée.
– C’est exactement ça, marmonna faiblement Lou
– Lou, est-ce que ça va ? S’inquieta-t-elle. Qu’est-ce qui t’arrive ?
– Qu’est-ce que c’était ? Insista Cameri. Que nous as-tu fais ?
– Un truc de waherlïn. Je ressens les sentiments des autres et je peux les partager.
Lou s’assit péniblement à côté d’Eylis, il avait une migraine carabinée et il n’était pas fier de lui. Mais quelle autres solutions avait-il ? Les mots n’auraient pas suffits pour leur expliquer ce que Fauste et Arkhel vivaient. Cameri aurait continué d’insister. Lou n’aimait pas ce qu’il venait de faire, il avait fait souffrir ses amis.
– Je suis désolé, dit-il. Mais ce n’est qu’un minuscule échantillon de ce qu’ils vivent.
– Un échantillon ?
– Moi-même, je ne parviens pas à saisir tous leurs sentiments. Cameri, je ne sais pas ce qui s’est passé entre eux mais ils sont détruits. Ce n’est pas une banale dispute de couple...
– … détruits, rééta le passeur une main sur son cœur.
– J’ai essayé de comprendre, de leur parler mais... Je ne parviens pas à aller très loin, je suis aussitôt envahit par leur souffrance et c’est trop douloureux. Le simple fait qu’ils cohabitent ici est une torture pour eux deux, ne leur demande pas d’avantage.
– Je vois...
– J’aimerai autant que toi qu’ils se réconcilient. Je suis désolé.
– Non, ne le soit pas, réondit Cameri en se redressant avec un sourire léger. Cela signifie juste que c’est à moi de m’en charger, mon empathie est moins développée que la tienne.
– Tu n’as rien compris ou quoi ? s’énerva Lou.
– Si j’ai très bien compris, ils souffrent en permanence et à chaque fois qu’ils doivent s’expliquer.
– Et tu vas quand même aller leur parler ?
– Loukas, n’as-tu donc jamais aimé personne ?
Le waherlïn sursauta et se garda bien de réondre quoique ce soit. Cameri sourit.
– Ce que tu m’as montré en m’effleurant, n’est pas nouveau pour moi. C’est juste plus intense, moins humain, c’est disproportionné mais ce n’est pas nouveau.
– J’ai aimé quelqu’un, réondit Lou provoquant la stupeur d’Eylis.
– Et tu l’as perdue ? Est-elle morte ? Hors de ta portée ?
– Non, grogna Lou.
Eylis se sentit soudain vexée de ne pas être au courant de ces détails. Cameri la regarda en coin et sourit de plus belle, Loukas se raidit.
– Moi, oui. Je te remercie waherlïn, déclara joyeusement Cameri. Maintenant, je sais exactement ce que je vais faire.
Cameri quitta la pièce laissant Loukas perplexe et soucieux, quant à Eylis elle ne pensait plus qu’à ce que Lou avait dit sur l’élue de son cœur et faisait déjà la tête.
– Les réunir et les lier…rééta Cameri après qu’il eut refermé la porte.
– Alors ? Que vas-tu faire ? Demanda Xeelé.
– Xeelé ? Où étais-tu passé ? Tu nous espionnais tout ce temps ? s’enquit Cameri.
La belle se contenta d’hausser les éaules et lui fit signe de la suivre direction l’étage.
– Ce waherlïn ne peut plus utiliser son brachial mais il a plus d’un tour dans son sac, dit Cameri admiratif avant de lui emboîter le pas. Je vais discuter avec Fauste, elle endure toutes ces blessures, elle peut endurer ça.
Xeelé hocha la tête mais ne prononça pas le moindre mot. Cameri avançait derrière elle, en traînant les pieds perdus dans ses pensées. Comment réunir et lier ce qui avait été pulvérisé si ce n’est en le mélangeant avec autre chose...
Xeelé et Cameri traversèrent un mur au fond du couloir et arrivèrent à l’étage correspondant de la passe. C’était une coursive discrète qui encerclait le grand hall à environs un tiers de sa hauteur. Cameri soupira en découvrant que des blocs de glaces étaient encore en train de fondre et que le sol était à moitié inondé. Puis il songea que Fauste bien qu’elle le nia était venue au secours d’Arkhel ce qui le conforta dans son idée que Loukas les surprotégeait, victime de son don.
Xeelé ouvrit une petite porte et s’engouffra dans une cage d’escaliers circulaire et étroite. Cameri ne manifesta d’intérêt pour leur destination qu’au moment de monter les marches.
– Le toit ? Pourquoi m’entraînes tu là haut ? s’offusca-t-il.
– Parce qu’il y a longtemps que tu ne t’y es pas rendu, réondit Xeelé d’une voix chantante.
– Xeelé, tu ne t’es pas dit une seconde que si je n’y montais pas c’est que je ne le pouvais pas ?
– Arkhel a raison tu ne fais pas assez d’exercice.
– « Arkhel a raison » singea-t-il en sourdine.
Xeelé arrivait au sommet et s’engageait déjà sur la terrasse devançant le passeur de quelques bonnes minutes. La tourelle mesurait une dizaine de mètres de haut, avec son boitillement Cameri n’en finissait pas de monter ces marches. Quand il apparut enfin sur le dernier palier, sombre, grognon et essoufflé, il s’octroya une dernière pause. Agacée Xeelé l’attendit sans mot dire, les bras croisé et adossée aux créneaux. L’Anachron était doté d’une tourelle qui n’existait que dans la passe où la ville et les badauds étaient remplacés par la brume qui formait une barrière infranchissable. Cameri s’y étais essayé avant son accident mais n’avait fait que constater que malgré sa consistance diffuse la brume était aussi infranchissable qu’un mur de béton.
Au bout de quelques minutes Cameri daigna finalement rejoindre Xeelé s’appuyant exagérément sur sa canne.
– Wouah, ça alors ! Du brouillard, lança-t-il cynique.
– Cameri, soupira Xeelé….Tu es impossible.
– Et si tu me disais pourquoi tu m’as fait monter ici au milieu du brouillard et du courant d’air, dit-il en frissonnant.
Xeelé se mit à sourire, son visage s’illumina de malice mais elle ne souffla mot. Cameri frissonna de nouveau.
–… Du courant d’air, rééta-t-il. Il n’y a jamais eu le moindre souffle d’air ici ?!.
– Et le vent…commença Xeelé.
–…chasse le brouillard, osa tout juste poursuivre Cameri.
Le passeur pivota lentement pour regarder ce que Xeelé lui indiquait. Son regard se posa sur le linteau de la porte qu’il venait de franchir. Cameri n’osait pas regarder plus haut mais poussé par la curiosité il le fit. D’ordinaire à un mètre au-dessus du linteau plus rien n’était visible, les parois lisses et froides de l’Anachron disparaissaient dans la brume. Un mètre cinquante. Deux mètres. Deux mètres cinquante. Cameri distinguait des ornements en relief qu’il n’avait jamais vu. Trois mètres. Quatre mètres. Il recula pour mieux voir et découvrit le visage de l’Anachron sur dix mètres encore. Bien sûr, la brume s’y accrochait encore mais elle était plus fine et laissait même entrevoir des cavités qui devaient être des fenêtres. Cameri recula jusqu’à se retrouver acculé aux créneaux.
– Ça…ça c’est…C’est…
– Fantastique ?
– Depuis combien de temps ?
– Depuis qu’Ark a ramené la fille, réondit elle en fouillant dans ses poches pour en sortir un vieux carnet usé.
– Hé, c’est le journal de mon père ! Où l’as-tu pris ?
Imperturbable Xeelé ouvrit le carnet et d’un air très solennel lu :
« Plus nous approchons du but, plus il se dévoile, l’Anachron se bat pour revenir »
Cameri, fébrile, se mit à rire et courut jusqu’aux créneaux opposés et se pencha par-dessus.
– J’aperçois le jardin, Xeelé ! Je vois le jardin ! Et regarde là-bas, à l’Est. Tu vois ce point là bas ? C’est une montagne ?
Xeelé sortit sa longue vue et la pointa en direction du fameux point après quelques réglages elle grommela quelque chose et tendit la longue vue à Cameri.
– Par là c’est la mer dans notre monde. Ici c’est une montagne, formidable, formi…
Cameri s’étrangla, il écarta la longue vue puis la rapprocha avant de la tourner vers lui avec un air perplexe. Il nettoya le verre et rajusta la vue, fronçant les sourcils
– Aysenaleth, dit-il le souffle coupé.
– La tour n’était pas là, hier.
Une légère brise vint les rafraîchir et agiter leurs vêtements avec légèreté. Cameri lâcha la longue vue et se jeta sur Xeelé. Serrant sont amie dans ses bras il la souleva et la fit tourner avec lui. Leur différence de taille et le boitillement de Cameri leur firent perdre l’équilibre et ils tombèrent cote à cote en riant aux éclats.
– Xeelé, ça va marcher, on est sur la bonne voie !
– Oui, ça va marcher !
Cameri ne pouvait détacher son regard de cette nouvelle parcelle visible de l’Anachron. Le courant d’air lui glaçait le sang mais il s’en fichait, c’était miraculeux.




CHAPITRE 33 :

Fauste s’était chargée elle-même d’un lourd fardeau et le portait courageusement. Elle endossait des armures mentales, des carapaces de froideurs. Le seul à savoir ce qui se cachait derrière ces murailles était Arkhel. Il connaissait tous les recoins de son âme, savait son cœur et ses limites. Il savait quand elle lui mentait et c’était ce qu’elle avait fait. Il était à la fois vexé et pleins d’espoir. Fauste prétendait ne se souvenir de rien ou très peu, or son attitude cet après midi prouvait tout le contraire mais Arkhel était en proie au doute. Peut-être bien qu’elle ne mentait pas et qu’elle n’avait agit que par instinct. Cela restait malheureusement possible.
Damia avait insisté pour rester avec Arkhel et lui tenir compagnie pendant qu’il veillait Fauste, il n’avait pas protesté même si sa conversation laissait à désirer. Elle observait ses traits avec un certain amusement sans oser le déranger. La façon dont son visage changeait du tout au tout au fil de ses réflexions était presque comique.
Arkhel finit toutefois par remarquer qu’elle l’observer et leva les yeux vers elle l’air surpris.
– Qu’y a-t-il ?
– Votre visage, dit-elle.
– Oh, les écailles, ça ne risque pas de s’arranger. C’est une blessure que Fauste m’a infligé et qui ne guérit pas car le dragon en moi s’affaiblit.
– Non, je me disais juste que c’était étrange pour un talën d’avoir un visage aussi changeant. Je peux lire vos tracas et vos espoirs sur vos traits. Votre peuple est pourtant réuté pour son impassibilité.
– C’est vrai. Ça fait trop longtemps que je suis dans le monde des humains.
– C’est cruel de sa part. Pourquoi vous a-t-elle blessé aussi violement ?
Arkhel haussa les éaules, il avait l’air triste. Damia cessa de lui poser des questions et reporta son attention sur Fauste. Elle avait cessé de gémir la morphine semblait agir.
L’Anachron était paisible, une bonne odeur de nourriture flottait dans l’air, Menra cuisinait. Damia se demanda si Arkhel souhaitait encore sa présence. Il ne parlait plus et contempla son bourreau d’un air vide.
– Je peux vous laisser si vous le souhaitez, chuchota-t-elle de peur de rompre trop brutalement le calme.
Arkhel leva les yeux vers elle sans paraître comprendre sa question. Il s’apprêtait toutefois à lui réondre quand Fauste ouvrit les yeux. Aussitôt il s’écarta et fit signe à Damia d’en faire autant. Ils attendirent, nerveux, la prochaine réaction de Fauste.
Ses yeux roulèrent de droite à gauche, examinant la situation et son environnement. Sa poitrine se souleva quand elle prit une profonde inspiration. Puis, ses mains se soulevèrent lentement et dessinèrent un sceau invisible. Arkhel resta sur ses gardes, le corps de Fauste émit une faible lueur, ses bras retombèrent et elle ferma les yeux. Arkhel la rejoignit plus détendu.
– Qu’est-ce que c’était ?demanda Damia.
– De la magie, réondit-il amusé avant de chasser une mèche de cheveux du front de Fauste. Je croyais que tu refusais de te servir de se genre de chose.
– Tu ne crois ...quand même pas que je vais ...rester ici, marmonna-t-elle sans ouvrir les yeux.
– En tout cas tu n’es pas encore complètement remise.
– Elle va mieux, alors ? demanda Damia en s’avançant un peu.
– Oh, il lui faudra rééter ce rituel encore trois ou quatre fois et elle doit les espacer de deux bonnes heures.
– La...ferme, pesta Fauste.
Arkhel partit d’un grand éclat de rire qui rassura un peu Damia. Il se laissa tomber dans un fauteuil tout proche et reprit son souffle. Ce n’est qu’alors que les hurlements de Cameri leur parvinrent.
– Fauste ! Fauste ! criait-il.
La seconde d’après il traversait un mur avec Xeelé et faisait irruption dans la pièce, l’air dément. Arkhel inquiet c’était levé par réflexe et rapproché de Fauste.
– Arkhel, tu n’imagineras jamais ce que j’ai vu ! piaillait Cameri
Xeelé toussa.
– Ce que Xeelé m’a fait voir !
– Pitié, soupira Arkhel. Je ne veux rien savoir de vos cochonneries.
– L’Anachron se bât ! La brume qui l’entoure se disperse, chassée par le vent !
– Vraiment ? s’étonna sincèrement Arkhel.
Cameri le contourna et s’approcha de Fauste un grand sourire sur les lèvres.
– C’est grâce à vous deux. Le phénomène s’est déclanché quand elle est arrivé à l’Anachron, c’est signe que nous sommes sur la bonne voie...
– Ne t’approches pas trop, l’avertit Arkhel. Elle a déjà récupéré.
En réonse Fauste entrouvrit les yeux et tourna la tête vers Cameri.
– Impressionnant, siffla-t-il.
– C’est grâce à la magie, expliqua Arkhel. Elle sera sur pied d’ici quelques heures.
– Il faut qu’elle voit ça ! décréta le passeur en chassant les draps qui la couvrait d’un geste vif.
Avant même que Arkhel ne s’y soit opposé, Cameri jetait sa canne et passait déjà ses bras sous la jeune femme pour la sortir du lit. Trop faible pour protester Fauste se laissa faire un vague sourire aux lèvres quand elle vit l’expression d’Arkhel. il était presque jaloux, mais il ne s’interposa pas car il savait que cela pourrait peut-être la convaincre de rester à l’Anachron.
– Suivez-moi, claironna Cameri.
Tous traversèrent le mur et sans avoir gravit le moindre escaliers se retrouvèrent à l’étage, emboitant le pas à Cameri. Fauste se tenait tranquille dans ses bras, légère comme un plume elle semblait encore à demi somnolente.
– Eh bien, tout à l’heure tu ne voulais pas monter là-haut, lui fit remarquer Xeelé. Et voilà que maintenant tu les montes au pas de course et chargé en plus.
– Je souffre le martyre! Lança-t-il sans pour autant ralentir. Mais la joie est plus forte.
– Il va se casser la figure, chuchota Damia visant le boitillement prononcé du passeur.
– Je t’ai entendu mauvaise langue, fit-il remarquer en arrivant sur le dernier palier. Un peu de respect.
Cameri regarda Fauste, toujours plus ou moins amorphe.
– Si ce que tu vois ne te plait pas, tu pourras me foudroyer dès que tu seras en état de le faire, promit-il.
Elle avait les yeux bien ouvert maintenant, Cameri cru lire une esquisse de sourire sur son visage, il la trouvait vraiment belle. Elle tourna la tête vers l’extérieur et Cameri s’avança sur la terrasse suivit de Damia, Arkhel et Xeelé.
– Ta simple présence fait des miracles, L’Anachron nous dit que nous sommes sur la bonne voie, expliqua Cameri à Fauste, si bas qu’il ne semblait s’adresser qu’à elle et elle uniquement. Une intimité qui agaça Arkhel, il aurait être celui qui la portait mais jamais elle ne l’aurait permis.
– Et là-bas, poursuivit Cameri. Ce petit point là-bas, c’est….
– Aysenaleth, dit Fauste.
– Tu le vois sans avoir besoin de jumelle ? S’étonna Cameri.
– Pose-moi, ordonna-t-elle.
Le passeur s’exécuta avec beaucoup de délicatesse mais continua de la tenir par la taille, juste au cas où. Fauste tenait debout mais semblait mal assurée elle ne repoussa pas Cameri. Celui-ci tourna en suivant ses mouvements. Fauste pivota pour voir tout autour d’elle, puis elle revint vers l’Est ou pointait Aysenaleth, elle semblait réfléchir à quelque chose. Bizarrement elle se tourna vers Arkhel, Cameri la soutenant toujours il vit le regard du Talën, triste, profondément abattu, pourtant il se recomposa un visage neutre dès qu’elle posa les yeux sur lui.
– Je ne peux pas…Laisser ces…gens…là-bas, dit-elle en s’écartant de Cameri. Mais,… je promets de revenir… Cameri.
Arkhel restait silencieux et immobile, l’air de rien Xeelé s’était placée devant Damia. Fauste se mit à avancer vers Arkhel mais lui ne vint pas vers elle ne sachant pas trop ce qu’elle avait en tête. Mais elle semblait si fragile dans sa blouse rouge agitée par le vent qu’il ne put se retenir et avança d’un pas. Par reflexe, elle s’immobilisa aussitôt. Il en fit de même.
– Je vais …mais je promet de…revenir…
Le visage du Talën se décomposa quand elle perdit connaissance et s’écroula avec un cri de douleur, en une seconde il la tenait contre lui. Cameri s’était précipité vers eux et curieusement Arkhel se mit à grogner quand il s’approcha. Il ne grogna pas de mauvaise humeur comme à son habitude mais comme une bête défendant sa gamelle, le passeur se figea aussitôt surprit
– Arkhel… commença-t-il.
– Je m’occupe d’elle, lâcha-t-il. Allez-vous en. Laissez nous !
Cameri fit signe à Damia et à Xeelé de le suivre et ils laissaient le dragon et la jeune femme seul. Arkhel semblait ne pas vouloir la lacher, recroquevillé sur elle comme un bouclier face à une attaque invisible. Ses yeux étaient rivés sur un point à l’horizon, A l’Est.
Aysenaleth. Il se passait quelque chose là-bas il le sentait, il ne pouvait en deviner la nature mais une image s’imposait à lui: Khyyl. Instinctivement, il se recroquevilla encore plus sur Fauste, et prudemment la tira en arrière jusqu’à la cage d’escalier.
– Ama…bredouilla-t-elle.
– Repose-toi.
Elle ouvrit grand les yeux et tandis la main vers l’ouest.
– Amatezys, le tombeau ! Clama-t-elle ses yeux se révulsant alors qu’elle convulsait.
Arkhel la serra plus fort s’efforçant de calmer ses tremblements. Son sang bouillonnait de colère, il en voulait à Khyyl du façon difficilement descriptible. Il put desserrer son étreinte assez rapidement, il se leva Fauste dans ses bras et entreprit de la ramener à l’infirmerie. Il était inquiet mais heureux aussi de pouvoir la tenir ainsi dans ses bras sans qu’elle ne soit en train de se débattre et de l’insulter.
– J’ai …dit-elle dans ses songes.
– Qu’as-tu ? Lui demanda-t-il dans un murmure.
– J’ai …mal.
Elle sombra à nouveau, elle dormait quand il la posa sur son lit. L’infirmerie le gênait, c’était bien trop aseptisé. Il l’installa dans son hamac, la couvrit d’étoffes soyeuses et plaça des oreilles confortables autour d’elle. Il sourit en la voyant se détendre après avoir étalé sur une dernière étoffe dont il s’était servit auparavant et qui portait son odeur.
– Tu te souviens, constata-t-il. Même si tu le nie, en admettant que je me trompe et que tu ne me mentes pas, ton subconscient se souvient.
Il ne le montrait pas mais il était bouleversé, il recula soudain une main sur sa cicatrice écailleuse. Il s’éloigna d’elle et s’adossa à un mur le temps que la douleur passe. La cicatrice avait encore grandit.
Arkhel se souvenait de cette sombre journée il y a quelques années de ça où Fauste l’avait bléssé. Ils vivaient encore à l’ambassade Nord avec Khyyl, les journées étaient rythmée par les recherches du mage concernant Ircadès, Eïae, les tours ou le fléau, les entrainements acharnés de Fauste et les expériences sur Loukas. Sans oublier les gueules de bois suivants les crises de démence de Khyyl. Et puis était venue cette sombre journée, le mage était venu le trouver, completement paniqué et il prétendait que ce qu’il redoutait tant était arrivé: sa fille présentait les mêmes symptômes de démence que lui.
Fou d’inquiétude à son tour, Arkhel s’était lancé à la poursuite de Fauste mais il comprit rapidement qu’il avait été berné et rentra à l’ambassade prêt à en découdre.
Arkhel se souvenait de ce jour où il était entré dans la tour du mage, l’odeur métallique du sang qui lui brulait les narines quand il monta les marches. La terreur et l’impression que le monde s’ouvrait sous ses pieds au moment de pousser la porte quand il vit le filet de sang qui se faufilait sous le battant. Il avait eu peur que ce ne soit Fauste. La salle était pleine de sang du sol au plafond, il ne restait presque rien de Khyyl, des lambeaux de chairs et de tissus. Dans un coin, recroquevillée dans l’obscurité, couverte de sang se tenait Fauste. Il s’était approché d’elle , elle était en état de choc et se cru attaquée. Arkhel fut touché au visage. Fauste n’était pas censée se souvenir de Feryn et donc de Saïs, Arkhel veillait sur elle sans laisser voir ses sentiments, même à cette éoque ils n’étaient pas très proches mais ils étaient amis et il avait même commencé à la courtiser prudemment. Il avait même eu la prétention de croire qu’elle aimait bien ça.
Aujourd’hui à l’Anachron alors que la cicatrice sur son visage le brûlait et qu’il regardait Fauste inconsciente dans son hamac, il su. La mort de Khyyl avait rendu à Fauste les souvenirs de Feryn, c’est depuis ce jour là qu’elle se souvenait. Mais alors, pourquoi le détestait elle ?
Le tunnel reliant Eregnan à l’Anachron était un peu étroit pour Aloïs mais il avait finalement réussit à s’introduire à l’Anachron. L’adolescent avait parfaitement réussi son tour de passe-passe en reliant un placard de sa chambre à un autre se trouvant dans la cuisine de Cameri. En revanche, il n’avait pas prévu que son embonpoint serait un problème, motivé par la proposition d’alliance qu’il avait à proposer à Cameri, il avait finalement réussit à se faufiler. Terrer dans un placard, il attendit que Menra et Örj sortent de la cuisine avec Hediy et descendent prendre leur repas dans la cave pour tenter de s’en extraire.
– Il faudra bien qu’il m’écoute ou alors il ne restera plus rien de nous tous et dans peu de temps nous ne serons plus qu’un souvenir, ronchonnait le jeune passeur d’Eregnan. A nous deux, monsieur Hedera.
Related content
Comments: 6

Mirkaos [2009-04-19 17:49:09 +0000 UTC]

Mais Cameri, il est pas censé s'être pris une balle?

Reg, l'elfe qui se demande comment il sera sur pieds aussi vite
^_^°

👍: 0 ⏩: 1

BlueSand-Tiger In reply to Mirkaos [2009-04-19 18:15:24 +0000 UTC]

Si si , mais ça c'est pour un passage qui se déroule avant. C'est un chapitre que j'ai rajouté pour améliorer la fluidité de l'histoire En fait c'est au moment ou Arkhel ramene Fauste à l'Anachron

👍: 0 ⏩: 1

Mirkaos In reply to BlueSand-Tiger [2009-04-19 19:16:40 +0000 UTC]

Et voilà, je vais devoir tout relire...

Reg, l'elfe qui sent qu'il devra achèter le bouquin quand il sortira pour lire l'histoire définitive
^_^°

👍: 0 ⏩: 1

BlueSand-Tiger In reply to Mirkaos [2009-04-20 07:10:20 +0000 UTC]

En fait l'histoire est définitive je ne travaille plus que sur la forme mais c'est vrai que du coup cela modifie certains passages et créer un décalage sur les autres chapitres. J'essaie de finir l'histoire pour le soumettre au plus tôt à des editeurs. SI les réonses sont négatives je créerai un site pour mettre le roman en ligne quand même.

En attendant, je vais mettre des passages en fonction des illustrations qui me viennent. Si le coeur t'en dis je viens d'en rajouter un sur cette image ^^

👍: 0 ⏩: 0

VanEckPhreaking [2009-03-24 20:45:59 +0000 UTC]

J'aime bien le style, avec ses traits énergétiques...

👍: 0 ⏩: 1

BlueSand-Tiger In reply to VanEckPhreaking [2009-03-31 06:18:36 +0000 UTC]

Merci ^^

👍: 0 ⏩: 0