Description
Base : My drawing
Song : A Dream Is A Wish Your Heart Makes - Cinderella (Disney)
Character : Luana Morado
Suite de May I Hold You
Après une reprise libre de Peter Pan et de la Petite Sirène, nous voici repartis avec Cendrillon XD
décidément, j'insère tout ce que j'adore dans cette fiction !
J'espère que le mélange n'est pas trop farfelu
Narration par Cyan Yaoke
Après tous ces événements aussi fous que flous, je me trouvais finalement à ce bal au palais de l’Atlantique Sud. La princesse Hanon était à l’honneur, notre royaume ayant retrouvé sa splendeur d’antan. Malgré les menaces pesant sur les sept océans, cette réception réunissait tout le peuple bleu outremer. La salle comptait une infinité de nuances de bleu. Mes parents semblaient ravis de pouvoir célébrer quelque chose durant ces heures sombres. Ils avaient pour projet de me trouver une cavalière, ma sœur ayant déjà trouvé un triton avec qui converser.
J’étais comme ailleurs. À quoi bon me trouver un bon parti ? Il n’y avait qu’une sirène en ce monde qui attirerait jamais mon intérêt. Nous avions échangé ce baiser… Non ces baisers ! Comme j’aurais aimé la voir… Après qu’elle se fût évanouie, je n’avais pas trouvé l’occasion de discuter avec elle, puisque nous devions venir ici. J’aurais aimé être loin de ce fichu bal !
Soudain, au milieu de cette foule débordante de bleu, je perçus brièvement une lueur écarlate. La folie devait me guetter… Mais ! Non, je ne l’avais pas imaginée ! Elle était là… Bien que la foule noircissait les lieux, je pouvais la distinguer. Ébloui, je restais un moment subjugué face à sa beauté. Étais-je plongé en plein rêve ?
- Bonsoir Cyan ! - m’interpella une voix bien vive et enjouée.
- Euh-Oh ! Votre altesse ! - je m'inclinais devant la princesse Hanon en personne, quelle surprise ! Elle connaissait mon nom ? Je commençais à m’interroger sur bien des choses… - Bonsoir, merci de m’avoir convié moi et ma famille à votre réception. - terminais-je.
- Voyons, arrêtons le cérémonial ! - elle me permit de me relever, elle semblait avoir une idée bien précise en tête - Elle est somptueuse, tu ne trouves pas ? - me chuchota-t-elle avec malice.
- Oui, c’est bien vrai… - répondis-je, troublé, avant de me reprendre - Mais enfin ! De qui parlez-vous ?
- De cette cérémonie bien évidemment. - affirma-t-elle en m’adressant un clin d'œil.
J’étais démasqué… Cela ne faisait aucun doute… Étais-je donc si transparent ?? Je ne savais quoi répondre à la princesse de mon royaume… Mais ! Était-ce son œuvre ?! Elle l’avait invitée consciemment ? Je demeurais pétrifié. Que signifiait, donc, cette mascarade ?
- Elle est là, dans sa toilette aux différentes nuances rougeâtres et aux dorures scintillantes. Qu’attends-tu pour aller la retrouver ? - je relevais la tête, choqué par ses propos d’une franchise bien trop fracassante pour moi - Supporterais-tu l’idée qu’un autre prenne les devants et l’invite à danser ?
Frappé en plein cœur, tout à coup, je pris peur. Il y a quelques jours de cela, elle avait tenté de me voler un baiser, elle semblait éprise… De ce que Chigaya m'avait fait comprendre, avec Haku, leur relation n'avait plus lieu d'être… Mais avait-elle compris mes sentiments ? Je ne pouvais plus la laisser m’échapper… Je lançais un regard assuré à son altesse, la saluais puis partis en direction de la belle étoile rouge.
À mesure que je m'approchais, je pouvais contempler avec plus ample précision sa grâce et son sourire étincelant. Elle tournoyait, avec un triton ? Non, elle dansait seule. Quelle drôle d’idée ! Premièrement amusé par la situation, je me rendis compte qu’elle gardait les yeux clos et paraissait alors entourée de poussière de fée, ayant le pouvoir de la faire flotter jusqu’à atteindre le plafond de ces lieux. Elle était resplendissante dans la lumière. Nul n’osait l’interrompre, bien que sa robe rouge la démarquait et la faisait remarquer. Avant que je n’ai pu lui adresser un mot, la musique cessa pour laisser place à une valse introduite par sa majesté, accompagnée d’un enfant. Les signes étaient trop évidents ! Et pourtant… Merci princesse !
La demoiselle avait cessé de tournoyer et m’aperçut finalement. Je pouvais de nouveau admirer le vert de ses yeux, aussi pétillant qu’une pomme et expressif comme personne. Elle rougit et j’en fis de même. Mais cette fois, mon regard ne se déroba guère. Je décidais de prendre mon courage à deux mains et de rompre ce silence qui nous liait depuis bien trop longtemps.
- Je suis surpris qu’une demoiselle telle que vous se retrouve sans partenaire. - dis-je avec un regard rieur mais également empli de tendresse.
- Euh-eh bien… - répondit-elle tout en recoiffant les quelques mèches qui lui tombaient sur la poitrine - Vous allez me trouver bien singulière mais n’étant jamais allée sans accompagnateur à une réception de cette envergure, je me suis laissée emporter par la magie procurée par le décor, les convives vêtus de bleu, ainsi que par la musique… - termina-t-elle embarrassée par sa conduite.
- Pittoresque certes… Mais cela vous ressemble bien, princesse ! - ajoutais-je afin de la rassurer. J’étais si proche que je pouvais profiter de chaque parcelle d’elle, j’étais complètement subjugué - Malgré votre goût pour la valse sans cavalier, accepteriez-vous de faire une exception pour moi en m’accordant cette danse ?
- Volontiers. - acquiesça-t-elle en saisissant ma main gantée de blanc avec délicatesse.
Avais-je le droit d’être si avenant ? De la courtiser après tout ce que nous avions vécu ? Je me torturais l’esprit tandis qu’elle m’offrait le plus délicieux des cadeaux. Elle souriait avec sincérité, je le lisais dans ses yeux. Nous dansions comme plongés dans un conte pour enfants. Je n’avais rien d’un prince charmant mais elle… Elle était la plus étincelante des étoiles de la fête. Mon esprit se perdit dans ses mirettes pleines de vie. Le temps suspendit son vol, le monde autour de nous avait disparu. Il n’y avait plus qu’elle et moi. Je désirais converser avec elle, mieux la connaître encore. J’avais l’impression de la découvrir un peu plus chaque jour et ce que je contemplais me ravissait.
- Je ne me souviens pas avoir déjà vu une nageoire rouge dans l’Atlantique Sud, c’est bien curieux…
- Je ne suis pas d’ici, en effet. La couleur de ma nageoire vous pose-t-elle un quelconque souci ? - me répondit-elle en simulant une mine attristée par mes propos.
- Non, bien au contraire !
Aspirant à continuer la conversation, je m’apprêtais à lâcher un mot lorsque la mélodie prit fin soudainement. Les applaudissements lancés à la princesse Hanon nous empêchaient de bien nous entendre. Je lui suggérais alors de nous éclipser dans les jardins, afin de nous retrouver au calme.
Entourés de coraux de toutes tailles, nous avancions, éclairés par de faibles lumières orangées. Sans m’en rendre compte, je l’avais attirée, en ces lieux, en la tenant par la main. Je craignais qu’en la lâchant, elle m’échappe une fois de plus. Cette douce et frêle petite main froide… Plus le temps s’écoulait, plus j’avais l’impression d’être en plein rêve. Sa voix adorable me sortit de mon songe.
- Je ne pensais pas que tu viendrais vers moi ce soir… - dit-elle et fixant un point précis devant elle - Je suis surprise, tu as changé, mais… Cela me rend heureuse. - termina-t-elle en se tournant vers moi, affichant ce même sourire que durant la danse.
- Je ne pouvais laisser une petite fille tournoyer seule dans cette salle de bal, voyons…
- Mais bien sûr… - ajouta-t-elle avec malice.
Nous nous mîmes à rire à l’unisson. Ces provocations m’avaient semblées bien loin et pourtant, ce soir, elles nous étaient revenues naturellement.
Nous trouvâmes un rocher où nous asseoir, ainsi, nous pouvions contempler l’océan de nuit, bien plus sombre et froid que le ciel.
- Et dire que je venais dans le but de m'excuser… Tu ne sembles aucunement fâché, c'est à n'y rien comprendre. Mais… Je suis rassurée, je craignais de te perdre, que tu me détestes… - dit-elle, semblant quelque peu confuse vis-à-vis de ma conduite. Elle dériva, ses yeux s'étant perdus vers le lointain - Cette nuit… C’est étrange mais… Cela me rappelle un rêve…
- Ah oui ? Et lequel ?
- Tu risques de trouver cela absurde, mais j’étais Peter Pan et je vivais des aventures au Pays Imaginaire . Tu étais également présent et nous avons partagé une nuit sous un ciel étoilé . - elle s’arrêta, gênée par ses souvenirs.
Je me figeais. Comment était-ce possible ? Avions-nous fait le même rêve ? Était-ce même un rêve ? Mon cœur battait à tout rompre. Ce songe, c’était mon secret depuis si longtemps… Avait-elle réellement tout vu ? Tout vécu avec moi ?
- Est-ce que nous dansions parmi les fées ? - ajoutais-je, bouleversé.
À sa main tremblante et à son expression médusée, je compris qu’elle acquiesçait. Je n’avais qu’une envie à cet instant, maintenant que les lambeaux de notre relation se rassemblaient, je… Ma main effleura sa joue, aussi rouge que sa perle, et mes yeux lui communiquaient ma présente détermination.
- Tu es si resplendissante ce soir… - lui murmurais-je en approchant avec délicatesse mon visage du sien.
Cependant, comme toutes les autres fois, le songe se brisa et fit place à une triste réalité. Elle avait reculé et lâché ma main.
- Ce soir, nous sommes en plein conte de fée mais demain, lorsque nous nous réveillerons, est-ce que tout redeviendra comme avant ? Je-je n’arrive pas à y croire ! Cette nuit, tu es épris de la jolie princesse devant toi mais au lever du soleil, lorsque ce ne sera plus que moi… - elle se leva soudainement puis serra les poings - Je ne suis pas la princesse que tu cherches… Pardon… - elle s’inclina, et submergée par la tristesse, elle prit la fuite.
- Non ! Luana ! Ce n’est pas ce que tu crois !
Je tentais de la rattraper mais je me heurtais à des coraux que je n’avais pas distingués dans la pénombre. Elle m’échappa. Encore une fois…
Dans sa fuite, s’étant elle-même frottée à quelques coraux, elle avait égaré, comme à notre première rencontre, sa perle rouge. Je la saisis avec force et me promis de la lui rendre le lendemain.
Plus de détours n’étaient possibles. Elle ignorait ce que j’éprouvais à son égard et c’était bien de ma faute… Après les deux rejets que je lui avais infligés, il était normal de la voir vaciller. Mais c’était bien la dernière fois que je la laissais filer entre mes mains. Demain, tout allait changer pour de bon.