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Lapointe56 — Bain Morgan

Published: 2012-06-18 02:18:03 +0000 UTC; Views: 4991; Favourites: 25; Downloads: 27
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Description Bain Morgan
1875, Avenue Morgan, Montréal, Québec, H1V 2R1, Canada

(English text following)

Autre nom connu : Bain Maisonneuve

SOINS DU CORPS, SANTÉ PUBLIQUE ET MORALITÉ

À Montréal, comme dans la plupart des pays industrialisés, les bains publics ont constitué une solution aux problèmes de santé publique et une réponse à la piètre condition sanitaire des logements ouvriers. H. B. Ames, un fin observateur de la fin du XIX" siècle à Montréal, notait qu'entre 70 et 80 % des logements de la partie sud du quartier Sainte-Anne n'avaient pas de cabinet d'aisance. Ailleurs dans la ville, une majorité de logements ouvriers sont dépourvus de commodités aussi élémentaires que l'eau chaude ou une baignoire. On comprend aisément qu'en l'absence d'équipements sanitaires de base, les familles ouvrières montréalaises ont dû faire preuve d'une grande débrouillardise en matière d'hygiène corporelle.

Alors que la bourgeoisie montréalaise profite des effets ravigotants de l'eau de mer glacée et salée du fleuve durant la belle saison en séjournant dans les centres balnéaires de Cacouna, de Tadoussac, de Métis-sur-Mer et de Murray Bay, la classe ouvrière, quant à elle, n'a comme seule ressource que les bains publics de la ville pour se rafraîchir et souvent se laver.

Avant la construction des premiers bains, en 1890, les Montréalais se baignent dans les eaux polluées du fleuve et du canal Lachine, parfois à la vue des passants. Des règlements, interdisant la baignade devant la ville, dans le canal Lachine ou près d'endroits fréquentés, sont votés en 1865 et en 1870.

Il semble que la baignade nue en plein air, même si elle est défendue, soit une pratique assez courante dans la région de Montréal, au XIX" siècle. À l'été de 1877, le maire de la municipalité de Saint-Françoisde-Sales, sur l'île Jésus, reçoit plusieurs plaintes concernant la baignade "tous nue (sic), dans les eaux publiques, près des chemins".

Un article de La Minerve, paru en 1880, mentionne le fait qu'à Montréal même, "des jeunes gens ne se font pas scrupule de se déshabiller sur les quais, en haut de la rue des Seigneurs, pour se jeter à l'eau. Plusieurs dames ont même été insultées par eux dans ces moments."

Quiconque se baigne nu dans les cours d'eau de la ville est passible d'une amende maximale de 40 $ ou de deux mois d'emprisonnement. Pour avoir été surpris "se baignant dans un état de nudité complète" à l'île Ronde, un groupe de six hommes et femmes sont condamnés à verser 5 $ d'amende, en 1889, rapporte le journal La Patrie.

Qui dit nudité, partielle ou complète, dit parfois voyeurisme. Deux ans après la construction d'un bain à claire-voie dans les bassins du canal Lachine près du pont Wellington, le chef de police John McLaughlin fait état de voyeurisme dans son rapport daté du mois de juin 1871, malgré la présence sur les lieux d'un policier chargé de maintenir l'ordre public. Le rapport souligne les lacunes des installations : le site n'étant clôturé que du côté sud et non du côté nord, les baigneurs sont directement exposés à la vue des passants, en particulier "des femmes et des enfants sortis le soir profiter de l'air frais (sic) de la rivière".

Sensible à ce problème, le Bureau de santé de la ville fait élever, en 1882, une clôture assez haute autour du bain du canal Lachine et autour de celui situé le long du fleuve vis-àvis de la brasserie Molson, "de manière à empêcher les curieux de voir les baigneurs et que l'on placera un homme de police près de chacun d'eux afin de maintenir l'ordre".

QUAND LA NÉCESSITÉ FAIT LOI

Dans son rapport annuel de 1886, le docteur Louis Laberge, médecin et pilier du mouvement hygiéniste montréalais, souligne que "dans la plupart des maisons d'ouvriers, il n'y a pas de salle de bain, et on comprend parfaitement que les habitants ne peuvent prendre tous les soins de propreté nécessaires".

Les administrations municipales se préoccupent de plus en plus de la salubrité de la ville et des problèmes de santé publique. Il faut dire que Montréal détient un triste record dans les années 1870 : son taux de mortalité y est un des plus élevés du monde, bien audessus des principales villes industrielles d'Angleterre incluant Manchester et Liverpool. Ce sont les quartiers ouvriers Sainte-Anne, Saint-Antoine, Saint-Jacques et Saint-Marie qui enregistrent les plus hauts taux de mortalité. La mortalité infantile en particulier y atteint des proportions effarantes : à certains endroits, le tiers des enfants décèdent avant l'âge d'un an, fauchés par la gastroentérite. La mauvaise qualité de l'eau et la contamination du lait sont pointées du doigt.

Des épidémies frappent aussi régulièrement la métropole. Dans la décennie 1870, Montréal en connaît cinq sérieuses, dont deux de variole (en 1872 et 1875) et une de typhoïde (en 1879). En 1885, une des pires épidémies de variole du siècle y fait 3164 victimes.

Désireux d'endiguer ces vagues d'épidémies pour le moins virulentes, les édiles municipaux veulent rendre la propreté à la portée de tous, surtout des plus pauvres. Entretemps, la pollution du canal Lachine et du fleuve Saint-Laurent a rendu les premiers bains flottants impropres à la baignade, mais des baigneurs s'y aventurent quand même ainsi que dans les eaux des carrières.

À compter de 1890, les élus dotent les quartiers ouvriers de Hochelaga, du Centre-Sud et de la Pointe-Saint-Charles de bains d'été en bois dont la qualité de l'eau pourra être surveillée et contrôlée. Construits très simplement, ils ressemblent à des petites baraques militaires. Ils ont l'avantage d'être couverts et offrent une eau relativement propre, quoique non chauffée. On s'y baigne du mois de mai au mois de septembre.

Un premier bain couvert, le bain Hochelaga, est érigé à proximité des filatures de coton Victor Hudon et Sainte-Anne en bordure du fleuve Saint-Laurent. Trois autres bains d'été suivent entre 1901 et 1903 : les bains Gallery, Dagenais-Turner et Saint-Louis. Les hommes peuvent aussi bénéficier de la plage de sable aménagée à l'île Sainte-Hélène. Il faut attendre toutefois en 1909 pour voir apparaître les premiers bains permanents ouverts à l'année qui offrent beaucoup plus de confort aux baigneurs; leur eau est chauffée et chlorée. Sept de ces bains^ sont encore en service aujourd'hui : Émard, Schubert, Lévesque, Saint-Denis, Morgan, Quintal et Rosemont.

Ces nouveaux bains répondent à un besoin certain puisque pour la seule année de 1913, on enregistre 1 240 050 entrées dans les cinq bains permanents et les cinq bains d'été de la municipalité incluant celui de l'île Sainte-Hélène. Mais au fait, qui va aux bains? Les deux tiers des utilisateurs sont des enfants, l'autre tiers des travailleurs oeuvrant dans le port de Montréal ou dans les usines situées à proximité du canal Lachine ou dans les quartiers Centre-Sud et Hochelaga-Maisonneuve.

Un troisième groupe est formé de femmes, surtout des ouvrières embauchées dans des manufactures. Elles ne représentent que 6 % de la clientèle. Ce faible taux s'explique peut-être par le fait que les femmes ont été privées de l'accès aux bains durant tout le XIXe siècle à l'exception du bain de la Pointe Saint-Charles où elles n'étaient admises que trois jours par semaine à compter de 1893. C'est à la suite de nombreuses revendications qu'elles ont pu utiliser trois autres bains d'été, les bains Saint-Louis, Dagenais-Turner et Gallery. Le bain Hochelaga et la plage de l'île Sainte-Hélène leur sont toujours interdits en 1905.

LA PEUR DES CLASSES LABORIEUSES ET DE LA NUDITÉ

La bourgeoisie s'avère plutôt sympathique à la cause des ouvriers, surtout pour des raisons d'ordre moral et social. Si les élites économiques souscrivent à l'idée que l'activité physique et le délassement du corps contribuent à l'édification de la classe ouvrière, elles voient un autre avantage aux bains : celui d'occuper les ouvriers à l'extérieur de l'usine. Un ouvrier allant régulièrement aux bains, croit-on, ne peut qu'être travaillant, sobre et pacifique; il représente donc moins un danger pour la société. En fait, cette vision des choses cache surtout la peur des classes laborieuses et des maladies épidémiques.

Quant au clergé québécois, il tolère la présence des bains publics dans la ville pour des raisons de santé publique, mais proscrit les bains mixtes, lieux de "l'acheminement vers l'immoralité", selon le cardinal Jean-Marie-Rodrigue Villeneuve (1932). Son eminence s'objecte en fait contre trois "fléaux" : les costumes indécents, les flâneries en costume de bain et les bains mixtes. En clair, l'Église est contre la nudité et les bains mixtes. D'une part, la nudité et son culte constituent la "négation de la supériorité de l'âme sur le corps". D'autre part, les bains mixtes sont condamnables à ses yeux parce qu'ils conduisent aux relâchements des moeurs et l'on connaît la faiblesse de la volonté exposée aux occasions... Le cardinal Villeneuve s'en prend aussi à la nudité sportive, "culte païen de la beauté charnelle, culte du corps aux dépens de l'âme spirituelle" : ce n'est plus le ".mens sana in corpore sano".

L'Église ne lésine pas quand il s'agit de morale. "Tous les baigneurs devront porter des costumes de bain convenables et propres à leur sexe; les bains nus, même entre gens ou enfants du même sexe devront être absolument évités."

Les femmes doivent porter un maillot qui est "suffisamment haut sur la poitrine et les épaules pour éviter tout semblant de provocation. De même le maillot devrait être recouvert d'une jupe qui aille à peu près jusqu'aux genoux. Il serait même à souhaiter que tel costume vînt à comporter comme autrefois une sorte de large manteau, qui voile le relief des formes du corps; autrement, la suggestion, pour être discrète ou hypocrite, n'en est souvent que plus vive."

La Ligue féminine d'action catholique fait la promotion d'un maillot de bain autorisé par l'Église. À défaut d'être sexy, il couvre une bonne partie du corps de la femme et a l'avantage d'être sécuritaire puisqu'il comprime l'air en entrant dans l'eau, faisant flotter immédiatement la baigneuse et lui laissant sa liberté de mouvements pour nager.

Quant aux flâneries en costume de bain, "les parents obligeront leurs enfants à se rhabiller complètement après le bain; il faut les habituer à la décence dès le bas âge, comme le recommande le Souverain Pontife (Pie XI) dans le décret de 1930, sur les Modes indécentes."

L'Église monte donc la charge contre les bains mixtes. Il ne faut pas s'étonner du fait que la Ville de Montréal se dote d'installations mixtes uniquement en 1960, au bain O'Connell. Les bains Mathieu, Laviolette, Quintal, Saint-Denis et Hogan deviennent mixtes en 1979, permettant enfin aux parents et à leurs enfants de sexe opposé de se baigner ensemble. Quant aux bains Schubert et Lévesque, ce n'est que tout récemment qu'ils ont été aménagés en bain mixte. Il n'y a pas si longtemps, ils portaient encore la marque du temps où les bains entre hommes et femmes étaient interdits, chacun des sexes ayant leurs journées réservées.

Soins du corps, santé publique et moralité : les bains publics de Montréal - Paul Labonne - Cap-aux-Diamants : la revue d'histoire du Québec, n° 70, 2002, p. 21-25.
Bain Morgan

Le Bain Morgan, autrefois Bain Maisonneuve passe difficilement inaperçue sur le très beau et très large boulevard Morgan. Son architecture de style Beaux-arts et les proportions de l'édifice imposent le respect. D’inspiration antique, ce monument, qui se veut une reproduction de la station centrale de train de New York. Le bain fut inauguré le 17 mai 1916, seulement deux ans avant que la Cité de Maisonneuve ne fusionne avec Montréal en raison de ses trop grandes dettes. Chose certaine, le coût exorbitant de cet édifice (entre 215 000 dollars et 300 000 dollars de l'époque) a surement contribué à ce surendettement municipal. L'édifice fut complété en décembre 1915, mais il faut attendre 1916 pour son inauguration.

Différentes sources donnent différents architectes pour cet édifice public. Ainsi le répertoire d'architecture traditionnelle attribut l'édifice à Marius Dufresne alors que Guy Pinard dans le tome 4 de sa série de livres fait plutôt référence à Wilfrid Vandal, un employé de Dufresne qui aurait réalisé aussi le Château Dufresne.

Le bronze "Les Petits Baigneurs" au-devant de l'édifice est l'œoeuvre d'Alfred Laliberté alors que les sculptures du haut, sur la travée de l'édifice sont de Arthur Dubord.

Cet immeuble, qui a été construit pour remédier aux problèmes d’hygiène de l’époque et permettre à la population de se laver, est un bon exemple des travaux démesurés entrepris par le conseil municipal de l’ancienne cité de Maisonneuve au début du XXe siècle.

Fait étonnant, l'édifice a hébergé une école de police quelque temps jusqu'en 1960 alors que l'édifice s'appelait Centre Morgan. Maintenant, l'édifice a retrouvé ses fonctions d'origine et les habitants du quartier Hochelaga-Maisonneuve peuvent s'y rendre pendant les heures de bain libre (familiale, pour tous ou pour adulte).

Voir aussi : "Bain Quintal"

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Other names known : Bain Maisonneuve

BODY CARE, PUBLIC HEALTH AND MORALITY
In Montreal, as in most industrialized countries, public baths were a solution to the problems of public health and a response to the poor condition of health workers' housing. H. B. Ames, a keen observer of the late nineteenth "century in Montreal, noted that 70 to 80% of dwellings in the southern part of Sainte-Anne district had no closet. Elsewhere in the city, a majority of workers' housing are lacking such basic amenities as hot water or a bath. It is understandable that without basic sanitation, working families of Montreal had to show great resourcefulness in personal hygiene.

While the Montreal bourgeoisie benefits effects ravigotants of icy seawater and salty river during the summer by staying in the seaside resorts of Cacouna, Tadoussac, Métis-sur-Mer and Murray Bay, the working class , meanwhile, has as one resource that the public baths of the city to cool off and wash often.

Before the construction of the first baths in 1890, Montrealers are bathing in polluted waters of the river and the Lachine Canal, sometimes in full view of passersby. Regulations prohibiting swimming in front of the city, in the Lachine Canal or near areas frequented, are voted in 1865 and 1870.

It seems that bathing naked in the open, even if it is defended, is a fairly common practice in the Montreal area, in the nineteenth "century. In the summer of 1877, the mayor of the municipality of Saint-François-de-Sales, on the "île Jésus", receives several complaints about swimming "all naked (sic), in public waters near roads."

An article in La Minerve, published in 1880, mentions the fact that in Montreal the same, "young people are not scruple to strip on the docks, up the 'des Seigneurs' street, to take the plunge. Several ladies were even insulted by them in these moments."

Anyone who bathes naked in the rivers of the city is liable to a fine of up to $ 40 or two months' imprisonment. For being caught "swimming in a state of complete nudity" to "île Ronde", a group of six men and women were ordered to pay $ 5 fine, in 1889, reports the newspaper La Patrie.

Who said nudity, partial or complete, sometimes said voyeurism. Two years after the construction of a slatted bath in the basins of Lachine Canal near the Wellington Bridge, Police Chief John McLaughlin reported voyeurism in its report dated June 1871, despite the presence at the scene a police officer in charge of maintaining public order. The report highlights the shortcomings of the facilities: the site being closed as the south side and not on the north side, bathers are directly visible to passersby, especially "women and children out in the evening enjoy the fresh air (sic) of the river."

Sensitive to this problem, the Health Unit of the city erected in 1882, a fairly high fence around the bath of the Lachine Canal and around the one located along the river vis-à-vis the Molson brewery, "so to prevent curious to see bathers and we will put a policeman near each of them to maintain order."

WHEN THE NEED IS LAW

In its annual report of 1886, Dr. Louis Laberge, physician and pillar of the Montreal public health movement, emphasizes that "in most workers' houses, there is no bathroom, and fully understands that people can't take all the necessary care of cleanliness."

Municipal administrations are increasingly concerned about the safety of the city and public health problems. It must be said that Montreal has a sad record in the 1870s: the mortality rate is among the highest in the world, well over the headers and main industrial cities of England including Manchester and Liverpool. These are working class neighborhoods Sainte-Anne, Saint-Antoine, Saint-Jacques and Saint-Marie, who have the highest mortality rate. Infant mortality in particular to reach staggering proportions: in some places, one third of children die before age one, struck down by gastroenteritis. Poor water quality and contamination of milk are singled out.

Epidemics regularly hit the metropole. In the 1870s, Montreal knows five serious, two of smallpox (in 1872 and 1875) and typhoid (in 1879). In 1885, one of the worst smallpox epidemics of the century there is 3164 victims.

Desiring to stem the waves of epidemics for the less virulent, municipal officials want to make the cleanliness available to all, especially the poorest. Meanwhile, pollution of the Lachine Canal and Saint-Laurent River has made the first floating baths unfit for swimming, but swimmers venture there anyway and in the waters of careers.

Starting in 1890, elected equip working class neighborhoods of Hochelaga, Centre-Sud and Pointe-Saint-Charles with summer wood bath which water quality can be monitored and controlled. Constructed very simply, they look like small military barracks. They have the advantage of being covered and provide a relatively clean water, although not heated. People swim from May to September.

Initially covered bath, "bain Hochelaga", is set near the cotton mills Victor Hudon and Saint Anne along the Saint-Laurent River. Three other baths were followed between 1901 and 1903: bains Gallery, Dagenais-Turner and Saint-Louis. The men can also benefit from the tended sandy beach at "île Sainte-Hélène". It was not until 1909, however, to see the first permanent bath open year long that offer much more comfort to swimmers and their water is heated and chlorinated. Seven of these baths are still in use today: Émard, Schubert, Lévesque, Saint-Denis, Morgan (fav.me/d53znxb) , Quintal et Rosemont.

These new baths meet a need for certain since the single year of 1913, we recorded 1,240,050 entries in all five permanent baths and five summer baths were of the municipality including that of "île Sainte-Hélène". But in fact, who goes to the baths? Two thirds of users are children and one third are workers of the Port of Montreal or in factories located near the Lachine Canal or in the Centre-Sud and Hochelaga-Maisonneuve.

A third group consists of women, especially women workers employed in factories. They represent only 6% of the clientele. This low rate is explained perhaps by the fact that women were denied access to the baths throughout the nineteenth century with the exception of the bath of Pointe Saint-Charles where they were only admitted three days a week from 1893. This was after numerous claims that they were able to use three other baths were, "bains Saint-Louis", Dagenais-Turner et Gallery. The "bain Hochelaga" and beach on the île Sainte-Hélène they are still banned in 1905.

FEAR OF THE WORKING CLASSES AND NUDITY

The bourgeoisie is rather sympathetic to the workers, mainly for reasons of moral and social order. If the economic elites support the idea that physical activity and relaxation of the body contribute to building the working class, they see another advantage to the baths: one of occupying the workers outside the factory. A worker regularly going to the baths, it is believed, can only be working, sober and peaceful and it is therefore less a danger to society. In fact, this view hides especially fear of the working classes, and epidemic diseases.

As for the Quebec clergy, he tolerates the presence of public baths in the city for public health reasons, but outlawed mixed bathing, places of "routing to immorality," said Cardinal Jean-Marie-Rodrigue Villeneuve (1932). His eminence in fact objected against three "plagues" indecent costumes, the wanderings in bathing suits and mixed bathing. Clearly, the Church is against nudity and mixed bathing. On the one hand, nudity and his worship are the "negation of the superiority of the soul over the body." On the other hand, mixed bathing are reprehensible in his eyes because they lead to the loosening of morals, and we know the weakness of the will exposed to opportunities ... Cardinal Villeneuve also attacked the sports nudity, "the pagan worship of carnal beauty, body worship to the detriment of the spiritual soul": this is no longer. "Mens sana in corpore sano".

The Church does not skimp when it comes to morality. "All swimmers must wear bathing suits and suitable to their own sex; the baths naked, even between people or children of the same sex should be absolutely avoided."

Women must wear a bathing suit that is "high enough on the chest and shoulders to avoid any semblance of provocation. Similarly the bathing suit should be covered with a skirt that goes almost to the knees. It would even want to such suit came to behave like an old kind of large cloak, which conceals the relief forms of the body, otherwise the suggestion, to be discreet or hypocritical, is not often more intense. "

The Catholic Women's Action League promotes a swimsuit authorized by the Church. If they are not sexy, it covers much of the female body and has the advantage of being safe because the compressed air entering the water, by floating the bather and immediately leaving him his freedom of leg movements.

As for strolls in bathing suits, "parents will force their children to dress completely after bathing, they must be used to decency from an early age, as recommended by the Pope (Pius XI) in the decree of 1930, Methods on indecent."

The Church therefore mounted the load against mixed bathing. It is not surprising that the City of Montreal established a plant mixed only in 1960, "bain O'Connell". The baths Mathieu, Laviolette, Quintal, Saint-Denis and Hogan become mixed in 1979, finally giving parents and their children of the opposite sex to bathe together. As for the baths Schubert and Lévesque, it is only recently that they have been converted into mixed bath. There is not too long ago, they still bore the mark of time where the baths for men and women were prohibited, each gender having their days reserved.

Soins du corps, santé publique et moralité : les bains publics de Montréal - Paul Labonne - Cap-aux-Diamants : la revue d'histoire du Québec, n° 70, 2002, p. 21-25. - (traduction libre)
Bain Morgan

The "Bain Morgan", formerly "Bain Maisonneuve" difficult passes unnoticed on the beautiful wide boulevard and Morgan. Its architecture Beaux-Arts and the proportions of the building require compliance. Inspired by ancient monument, which wants a reproduction of the central train station in New York. The bath was inaugurated May 17, 1916, just two years before the city of Maisonneuve merged with Montreal because of its too large debts. Certainly, the exorbitant cost of this building (between 215,000 dollars and 300,000 dollars of the time) has probably contributed to municipal indebtedness. The building was completed in December 1915, but not until 1916 for its inauguration.

Different sources give different architects for this public building. Thus the repertoire of traditional architecture attribute the building to Marius Dufresne, but Guy Pinard in Volume 4 of his series of books rather refers to Wilfrid Vandal, an employee of Dufresne would have also made the Château Dufresne.

The bronze "Les Petits Baigneurs" in front of the building is the Work of Alfred Laliberté while the sculptures from the top, on the span of the building are from Arthur Dubord.

This building, which was built to address the health problems of the day and allow people to wash, is a good example of excessive work undertaken by the City Council of the ancient city of Maisonneuve in early twentieth century.

Surprisingly, the building housed a police academy for some time until 1960 when the building was called "Centre Morgan". Now the building has regained its original functions and the inhabitants of Hochelaga-Maisonneuve can get there during business hours open swim (family, for all or adult).

See also : "Bain Quintal"

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