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che38 — Matoub Lounes

Published: 2013-08-23 19:57:04 +0000 UTC; Views: 6013; Favourites: 8; Downloads: 0
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Description A travers ce portrait, je veux rendre hommage à titre posthume à ce grand symbole de la lutte identitaire en Algérie qui a su toucher par ses poèmes et par ses chansons l'âme amazigh, celle des hommes libres. Je l'ai rencontré à Tizi-Ouzou (Algérie) en 1985, alors que je militais dans les syndicats étudiants et que nous préparions fébrilement la commémoration du 20 avril. C'est un homme de courage et de conviction que j'ai croisé ce jour-là. Ce qui n'a jamais été démenti malgré toutes les tentatives de meurtre qui ont meurtri son corps et malgré son enlèvement et son procès par les islamistes du GIA qui a meurtri son âme. Matoub n'a-t-il pas parlé alors de 15 jours de séquestration qui ont été 15 morts consécutives ?
Le combat identitaire a été également un combat pour la démocratie et la laïcité. Il a été parmi les premiers à s'insurger contre les islamistes et contre le pouvoir algérien. Face à ces 2 absolutismes, il avait l'habitude de dire :
"Tu parles, tu meurs, tu te tais, tu meurs alors parle et meurs" ou encore "On veut nous emprisonner dans un passé sans mémoire et sans avenir".
Il a été assassiné le 25 juin 1998 dans un guet-apens, sur la route qui menait à son village. Ce jour-là, ses meurtriers l'ont fait involontairement entrer dans la légende. Cet évènement a cependant laissé une grande meurtrissure au cœur de sa région natale, la Kabylie.
Pour reprendre le chant des partisans et illustrer le fait qu'il a porté un combat dont il n'est plus le seul dépositaire, je cite : "Ami, si tu tombes un ami sort de l´ombre à ta place."
Et pour paraphraser Matoub dans sa chanson "Hymne à Boudiaf" : "Tu as frayé la voie à la dignité de notre peuple, A présent, repose en paix ... Matoub."

A méditer encore de cet artiste, ces quelques paroles d'une chanson :
"Monsieur le Président,

C'est avec un cœur lourd que je m'adresse à vous. Ces quelques phrases d'un condamné étancheront peut-être la soif de certains individus opprimés. Je m'adresse à vous avec une langue empruntée, pour vous dire, simplement et clairement, que l’État n'a jamais été la patrie. D'après Bakounine, c'est l'abstraction métaphysique, mystique, juridique, politique de la patrie. Les masses populaires de tous les pays, aiment profondément leur patrie, mais c'est un amour réel, naturel, pas une idée: un fait. Et c'est pour cela que je me sens franchement le patriote de toutes les patries opprimées."

Source : www.music-berbere.com/paroles-…
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