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Aphanaen — Innocence is dead by-nc-nd
Published: 2008-08-19 16:52:12 +0000 UTC; Views: 92; Favourites: 0; Downloads: 1
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Description Ah que je vous envie votre banalité, parfois. Le fait que tout soit aussi simple, que les seuls soucis soient de savoir pourquoi votre petit-ami a préféré partir aux Seychelles avec sa famille plutôt qu'avec vous, que lorsque vous contemplez un arbre, vous ne voyiez en lui que la beauté ou la laideur. Que tout en vous soit subjectif. Le moindre de vos sourires est sincère, calculé mais spontané à la fois, il ne renferme aucune complication, rien de néfaste. De lui n'émane aucune souffrance passée, il est là parce que vous le souhaitez, parce que votre mémoire ne vous fait pas encore trembler d'épouvante. Oui, je vous envie, je vous exècre pour cette joliesse qui s'échappe de vos existences, pour votre jeunesse sans encombre, pour votre joie sans faille, pour votre monde sans dynamite. Je vous envie parce que vous, vous n'avez pas eu la misérable idée de vous parachuter du Septième Ciel pour finir tel que moi sur la chaussée, oui, j'ai sombré et dans le néant de mes facultés mentales à présent inutiles, dans ce malheur si futile, dans l'infinie douleur que je ressentais car le bonheur bougeait à l'intérieur de moi, oui, ma mémoire me tue, ma mémoire m'obsède, les rues deviennent des ennemies, fermer les yeux devient impossible, me retourner dans ce lit glacial devient un enfer, fixer cette porte fait de moi un dément, Amis, je suis devenu la bête humaine, celle qui prend mais qui ne rendra plus jamais parce que le mal l'étreint, parce qu'à force de chercher l'erreur elle l'est devenue. Je me dois de partir d'ici, pour mon salut, et pour le vôtre car je vous hais et que ma faiblesse m'anéantit de jour en jour. Cette extrême paresse dont j'ai meublé ma vie, à n'avoir conscience que de ma facette éphémère m'a tuée avant l'heure, car tout ceci a fait de moi un renégat. Je dois tout à mes souvenirs, et vous êtes chaque parcelle de ma mémoire, alors je vous en conjure, délivrez-moi de cette souffrance qui me paralyse et me fait bouillir au plus profond de moi, de cette douleur qui noue mes viscères sans repos, jour et nuit, qui salit ma vie sans scrupule. Un mal que j'entretiens avec délice car il me donne toutes les excuses imaginables pour vous mépriser. Mais au delà de cela, j'ai compris que c'est bien moi que je déteste, oh oui, vous n'avez pas idée comme cette douleur peut s'avérer agréable, surtout lorsque je peux détruire dans mon sillage! Oui, c'est tellement gratifiant de voir des larmes sur les joues d'un enfant, de l'entendre pleurer, se lamenter, hurler qu'il a peur, qu'il a mal ! Oui, c'est tellement jouissif de voir une femme outragée nous injurier, prouvant ainsi sa vulnérabilité ! Vous fonctionnez ainsi aussi, ne me blâmez donc pas, ne me reprochez pas de cracher sur l'orgueil d'un homme qui lui-même blesse et démolit !
Ma vie est tellement en ruines, mes amis, que je n'ai que faire des vôtres, ma cervelle est en proie aux pires dérives, elle ne suit même plus son propre rythme, elle plonge dans un océan de délire, oui, elle délire, elle vous dit qu'elle vous aime et qu'elle est miséricordieuse, qu'elle absout tous vos crimes, elle se désintègre, se désagrège, oui, regardez-la se faire plaisir, regardez-la jouir par elle-même car elle est la seule à pouvoir se couvrir de bienfaits. Oui, admirez sa folie, folie dont vous êtes responsables, et vous êtes pathétiques, à rire derrière votre masque, regardez comme il tombe ! Il gît au sol et en face de mon cerveau décomposé et votre réelle image apparaît. Traitez-moi de tous les noms, au Diable vos jugements, car le mien est bien plus odieux à vos oreilles ! Oyez les amis, souffrez donc, que toute ma haine se déverse sur vous comme les merveilles de la mer. Sachez que quand viendra votre heure, je clamerais au Seigneur :

<< Ils ont passé leurs vies à mourir. >>
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